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Faire à l’oseille (la)

Faire à l’oseille (la)

Delvau, 1866 : v. a. Jouer un tour désagréable à quelqu’un, — dans l’argot des vaudevillistes. L’expression sort d’une petite gargote de cabotins de la rue de Malte, derrière le boulevard du Temple, et n’a que quelques années. La maîtresse de cette gargote servait souvent à ses habitués des œufs à l’oseille, où il y avait souvent plus d’oseille que d’œufs. Un jour elle servit une omelette… sans œufs. — « Ah ! cette fois, tu nous la fais trop à l’oseille, » s’écria un cabotin. Le mot circula dans l’établissement, puis dans le quartier ; il est aujourd’hui dans la circulation générale.

Rigaud, 1881 : Faire une plaisanterie de mauvais goût, une mauvaise charge, se moquer de quelqu’un.

D’abord les pions sont en vacances, et s’ils ne sont pas contents, on la leur fait à l’oseille.

(Bertall, Les Courses de la saison.)

D’après M. Jules Richard (Journal l’Époque, 1866, cité par M. L. Larchey), cette expression aurait vu le jour dans un gargot du boulevard du Temple, à la suite d’une contestation culinaire entre la patronne et un client. Ce dernier ne trouvant pas assez verte une omelette aux fines herbes, la nymphe du gargot s’écria : « Fallait-il pas vous la faire à l’oseille ? » Sans compter qu’il faut accueillir avec beaucoup de réserve les étymologies anecdotiques, l’expression « la faire à l’oseille » ne ferait-elle pas plutôt allusion à l’acidité de l’oseille qui, pour beaucoup de personnes, n’a rien d’agréable au goût.

France, 1907 : Jouer un tour désagréable à quelqu’un.
D’après Alfred Delvau, qui fait remonter cette expression à environ 1861, elle sortirait « d’une petite gargote de cabotins de la rue de Malte, derrière le boulevard du Temple… La maîtresse de cette gargote servait souvent à ses habitués des œufs à l’oseille où il y avait souvent plus d’oseille que d’œufs. Un jour, elle servit une omelette sans œufs : « Ah ! cette fois, tu nous la fais trop à l’oseille ! » s’écria un cabotin. Le mot circula dans l’établissement, puis dans le quartier : il est aujourd’hui dans la circulation générale. »
Charles Virmaître, dans son Dictionnaire d’argot fin de siècle, fait remonter cette expression à plus de cinquante ans, en donnant une variante à son origine :

Le petit père Vinet, mort il y a deux ans dans un taudis de la rue de Tourtille, à Belleville était, vers 1850, un chansonnier en vogue. Il avait été « sauvage » au Caveau des Aveugles, au Palais-Royal, avant le père Blondelet :il mangeait dans la gargote citée par Delvau. La gargote était non rue de Malte, mais rue de la Tour. Un jour, après déjeuner, il composa une chanson intitulée : Vous me la faites à l’oseille. Bouvard, l’« homme à la vessie », la chantait encore en 1848, place de la Bastille. En voici un couplet :

Comme papa j’suis resté garçon,
Pour bonne j’ai pris Gervaise,
Elle est maîtresse à la maison ;
Je la trouve mauvaise
De la cave au grenier
La danse du panier
Que c’est une merveille.
Elle mange à son goût
Mes meilleurs ragoûts…
Vous me la faites à l’oseille.


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